Lu ou entendu (dans la vie quotidienne ou dans les medias) Sur France-Inter, à propos d'une exposition se tenant à Bruxelles en juin 2013... Le journaliste de l'AFP affirme que la langue utilisée dans l'exposition est
« l’espéranto, une langue un peu utopiste qui a quasiment disparu
aujourd’hui. » Vous pouvez voir que non seulement les auditeurs ont répondu, mais la journaliste elle-même, Dorothée Barba, s'est fendu de quelques lignes assez sympathiques et en tous cas honnêtes. Merci, Mme Barba!Vous pouvez voir ici plus en détail ce dont il s'agit. Plus ancien (en 2005), sur France-Inter, toujours, dans l'émission de Daniel Mermet "Là-bas si j'y suis", deux journlistes parlent de la présence envahissante de l'anglais, et se moquent subtilement de l'espéranto. Voir Bernard Cassen, Daniel Mermet et un certain "T.I.N.A".. Mais les phrases que l'on entend le plus souvent, c'est "Dommage, c'était une grande idée qui n'a pas marché", ou pire: "L'espéranto, ça a été essayé, mais sans succès." Dans ce deuxième cas, il est pertinent de demander à l'interlocuteur ce qu'il entend exactement par "avoir été essayé?" L'espéranto a "été essayé" par les espérantistes volontaires, autrement dit, c'est toujours resté marginal (combien de gens parleraient anglais s'ils devaient l'acquérir par des cours du soir ou des stages d'été?) ; or, sans enseignement très large dans les systèmes scolaires, on ne peut absolument pas parler d'échec!!! Si on l'avait enseigné à ne serait-ce que 30% des élèves pendant 4 ou 5 ans (et c'est bien plus pour l'anglais!!!) alors oui, on pourrait parler de bide. La réalité:Il est impossible de chiffrer de façon exacte le nombre de locuteurs d'espéranto (car qu'est-ce que "savoir parler une langue"?). Et d'ailleurs, les estimations des locuteurs véritables de français, d'anglais etc... sont-elles toujours fiables?Le nombre d'espérantophones (autour de 2 millions vraisemblablement, en tous cas plus d'un million, avec une à quelques centaines de milliers de bons ou très bons locuteurs) reste en effet limité si on le compare avec celui des locuteurs de "grandes" langues dominantes, telles que le chinois, l'arabe, l'espagnol... ou l'inévitable anglais. Cependant, il faut garder à l'esprit que la plus grande partie de ceux qui le parlent l'ont appris de façon volontaire, sur leur temps de loisir, et non pas à l'école dans le cadre de programmes largement imposés à la plus grande partie des populations.. Si l'on tient compte de cette donnée, il est alors évident qu'il est en excellente santé. Qu'en serait-il de l'espéranto si on l'enseignait à plus de 80% des enfants dès le primaire (comme cela se fait autoritairement pour l'anglais)??? Ces locuteurs se recrutent maintenant dans des régions du globe aussi diverses que le Brésil, la Chine, l'Inde et l'Afrique (Bénin et Togo notamment). Son maintien ou sa progression future sont d'autant plus réalisables qu'un pays très peuplé comme la Chine s'y intéresse, et que des pays autrefois colonisés désirent prendre du recul avec les langues des ex-colonisateurs. On peut également remarquer qu'il arrive dans le peloton de tête des langues utilisées sur Wikipedia. L'espéranto a été reconnu par l'Unesco pour ses qualités; mais aussi par le Conseil de l'Europe, et il est possible de passer des examens officiels du CECR Cadre Européen Commun de Référence des Langues. Et puis, comme la Hongrie a officialisé l'enseignement de cette langue, elle dispose de professeurs et d'examinateurs compétents. L'impression d'inexistence ou de marasme de l'espéranto provient surtout de ce qu'à l'heure actuelle, il ne peut vraiment être utile que dans des réseaux, et non pas à l'improviste, comme c'est souvent le cas (mais pas toujours) avec l'anglais. On croit aussi qu'il est en déclin, parce que les medias ou autres "relais d'opinion" et "décideurs" taisent son existence, ignorent son développement. Ce dont on ne parle pas n'existe pas! Il suffirait pourtant d'un tout petit déclic, par exemple l'intégration officielle comme matière facultative (actuellement discutée au parlement brésilien) ou bien deux pays se mettant d'accord pour l'expérimenter comme propédeutique... pour que, rapidement, sa pratique devienne désirable et que le nombre de ses locuteurs s'accroisse. Car, ne l'oublions pas, si sa plus grande "faute" est de ne pas avoir d'Etat ni d'armée pour le soutenir, il est par contre d'une puissance inégalable, d'une économie fantastique, pour une rapidité extraordinaire d'apprentissage... Sans compter quelques véritables adversaires (toutes les idées, notamment progressistes, en ont à affronter), qui par intérêt personnel ou aveuglement, refusent que cette idée "déplaisante" puisse satisfaire et motiver d'autres personnes... Retour à la page de liens ("ce qu'on en dit") Retour à l'accueil de "Onagrino" |